mardi 2 octobre 2012

Izzat Ibrahim Al Douri, le Commandant suprême du Jihad de la Libération et du Salut National au Journal Bawabat al Ahram : le Kuwait était un piège tendu à l'Iraq, l'État du Baath ne s'est pas effondré et les combattants de l'Armée ont rejoint la Résistance. (Partie I/II)

Entretien avec Ibrahim Sindjab

Le Journal Bawabat al Ahram, publie aujourd'hui pour la première fois un entretien avec Izzat Ibrahim al Douri, l'une des personnalités politiques iraqiennes les plus controversée de l'ancien gouvernement, depuis l'occupation US de l'Iraq en 2003 et jusqu'à nos jours, car des plus importantes du gouvernement de Saddam Hussein. Elle est poursuivie par des rumeurs de toutes sortes, et recherchée par divers services de renseignements. Après avoir porté le numéro 6 de la liste des anciens responsables iraqiens recherchés, elle est devenue la personnalité recherchée numéro 1.

Les circonstances de cet entretien se déroulent dans des conditions autrement différentes de tout autre entretien vu la situation de notre hôte.

En voici les détails.
Le deuxième homme fort de l'Iraq durant le gouvernement de Saddam Hussein continue à représenter une grand énigme. En effet et en dépit de la récompense de 10 million de dollars promise par les US pour celui qui pourrait donner des renseignements pour savoir où il est, les rumeurs sur son cancer du sang et sa grande vieillesse, ses enregistrements audio, ses vidéos et tous ce qui lui a été attribués à différentes périodes, il est devenu le secrétaire général du Parti Baath arabe et socialiste d'Iraq succédant à Saddam Hussein après son exécution pour mener ce que le Parti Baath appelle « la Résistance iraqienne contre l'Occupation US.»

En effet le Parti indique ce concernant avoir fondé la plus grande faction de la Résistance connue sous le nom du Commandement Suprême du Jihad et de la Libération et intégrant par la suite le plus grand nombre de faction armées - quelques 55 factions - patriotiques, nationalistes et islamiques.

Qualifié par le Baath comme le Cheikh des Moujahidin et Commandant de la Résistance, Al Douri, est né en 1942. Il fut emprisonné à plusieurs reprises durant sa vie de militant politique avant de devenir l'un des plus grands responsable du Parti Baath. Il occupa la fonction de ministre de la Réforme agraire, celui de l'agriculture, puis de l'intérieur en 1974 pour devenir le Vice-Président du Conseil du Commandement de la Révolution le 16 juillet 1979 lorsque Saddam Hussein devint Président de la République. En novembre 2005 le Parti Baath a annoncé la nouvelle du décès de Al Douri pour la démentir ensuite.

Izzat Ibrahim al Douri a semé la stupéfaction parmi ceux qui s'intéressaient aux affaires iraqiennes lorsqu'il apparût pour la première fois, depuis la rumeur de son décès en 2005, dans un long discours télévisé, dans lequel il affirmait qu'il dirigeait bien le parti Baath et la Résistance et démentait tacitement tous les dires concernant sa sortie d'Iraq et sa résidence au Yémen, en Syrie, Arabie Saoudite, Roumanie ou Bulgarie. Par ailleurs les nouvelles de son apparition à Bagdad ont bien circulé parmi les iraqiens au mois de Ramadan dernier.

Et parce que j'ai été l'un des stupéfaits à la suite du discours de Izzat Ibrahim al Douri en Avril dernier, je demandai à travers le site de « Dhi Qar » connu pour être le Porte-Parole de la Résistance iraqienne, de faire un entretien avec lui. On me répondit qu'il était impossible de le rencontrer personnellement car ne demeurant en un lieu plus de deux nuits, du fait qu'il est pourchassé par plusieurs services de renseignements qui échouèrent jusqu'à présent à connaître son lieu de résidence en Iraq. Lorsque j'insistai sur la réalisation de cet entretien, la Direction du Site de Dhi Qar me demanda d'envoyer par écrit mes questions et interrogations et d'attendre la réponse au cas où il accepterait cet entretien, car comme ils m'expliquèrent, il se méfiait de rencontrer les média de crainte de falsifier ses déclarations. Ainsi j'attendis deux mois entiers et fus surpris d'une lettre contenant les réponses telles que je les ai posées. A ma connaissance, il n'avait jamais accordé quelques entretiens que ce soit avec des média arabes ou étrangers à l'exception de celui réalisé avec son ami l'écrivain Abdel Adhim Manaf, pour le compte du Magazine « Al Mawqif Al arabi » en 2008.

L'accord conclu avec la direction du Site Dhi Qar était de publier une annonce de l'entretien accompagné de la photo d'Izzat Ibrahim al Douri quelques heures avant sa publication où le site déclarait : « Urgent et très important, prochainement et avec la grâce de Dieu, l'un des plus grands journaux égyptiens publiera un entretien important et historique répondant à des questions de première importance concernant les dernières développements de la situation en l'Iraq occupé, les affaires du Parti, la Résistance héroïque et la situation arabe régionale et internationale.. c'est la raison pour laquelle, nous attirons l'honorable attention de nos lecteurs. »

« Bawabat al Ahram » publie cet avertissement pour certifier que c'est bien al Douri qui a répondu à nos questions.

A notre grande surprise, les réponses aux questions de « Bawabat al Ahram » contenaient des informations, des indications et des positions qui pourront choquer des responsables arabes et étrangers, et les analystes politiques s'intéressant aux affaires iraqiennes et pourraient même surprendre des cadres et des membres du Parti Baath lui-même à l'intérieur comme à l'extérieur d'Iraq. Ces cadres connus par leurs engagements sérieux vis à vis de la direction du Parti et dans les moindres détails.

Bawabat al Ahram transmet ces réponses telles qu'elles sans retouches, tel était notre engagement avec Izzat Ibrahim Al Douri et sur sa responsabilité, en affirmant que les opinions émises dans cet entretien ne sont pas nécessairement celles de notre journal et que leur publication respecte la déontologie, laissant au lecteur de bâtir son propre opinion et de construire son jugement.

Avant de répondre aux question de l'entretien, Al Douri a présenté au peuple égyptien, peuple de la « Kenana, de l'Arabité et d'une grande civilisation ».  « Je me rappelle, dit-il, lorsque jeunes gens âgés de quatorze ans seulement, nous sommes sortis en des manifestations dans presque toutes les villes iraqiennes pour soutenir notre peuple d’Égypte et sa révolution contre l'agression franco-anglao-sioniste. Ainsi Port Said de l'Arabité resta depuis ce jour gravé en nos mémoires et en nos cœurs, comme siège de la résistance, de l'héroïsme, de la dignité et de la fierté patriotiques et nationales. Nous nous sommes unis avec l'Égypte en cœur et en esprit depuis ce jour. Nous avons applaudi et acclamé avec enthousiasme l'unité tripartite entre l'Égypte, l'Iraq et la Syrie le 17 avril 1963 qui malheureusement n'a jamais pu se réaliser. » Et al Douri de poursuivre :  « A l'occasion de notre rencontre avec Bawabat al Ahram, je salue encore une fois notre peuple égyptien en lutte alors qu'il cueille les fruits de sa révolution glorieuse dans les premières élections libres, transparentes et sincères où le peuple de la Kénana a prononcé son dernier mot et nous attendons avec impatience le retour avant-gardiste de l’Égypte de l'Arabité dans la marche du Jihad de notre Nation pour la libération, le progrès et le développement, et nous espérons que la révolution réalise toutes les composantes de sa protection, affûte ses cibles et empêche qu'elle soit déviée de ses objectifs par les ingérences étrangères. Nous souhaitons au peuple frère d’Égypte, la dignité et la gloire sous la bannière de sa glorieuse révolution."

« Bawabat al Ahram » : Le peuple arabe voudrait connaître les sentiments de Izzat Ibrahim, l'instant de la déclaration de l'occupation de l'Iraq ?

Izzat Ibrahim al Douri : L'occupation de l'Iraq ne fût point le jour de son invasion, ni le jour de l'entrée des forces racistes et nazies, dans Bagdad, la capitale de l'Arabité et sa forteresse résistante. Ce ne fût pas une surprise pour nous, car c'était les dernières lignes d'un plan impérialiste US-sioniste, perse safawide. Nous les avons confronté longtemps, tout au long de la révolution glorieuse de juillet 1968. Le premier jour de notre confrontation commença par l'exécution des espions de l'Entité sioniste dans la place Tahrir à Bagdad en 1969, et ensuite par les grands succès et exploits vitaux de la Révolution du Baath en Iraq. Ce fût ensuite par la déclaration de la Réforme agraire radicale qui mit un terme aux pratiques féodales et accorda la terre à celui qui la travaillait, et puis par la révolution agricole dans la campagne qui transforma la vie des hommes et l'éleva à des niveaux de développement et du progrès, venait après la promulgation de mars 1971 qui trouva une solution pacifique et démocratique à la question kurde et accorda l'autodétermination à notre peuple kurde dans la région du Kurdistan d'Iraq ; ensuite par la résolution de nationaliser le pétrole qui mit la plus importante des richesses nationales aux mains du peuple pour en bénéficier sur le plan patriotique et national ; et du fait de notre position inébranlable et notre soutien indéfectible à la cause palestinienne et de toujours soutenir les intérêts vitaux de la Nation de son Machreq à son Maghreb.

Ils ont combattu notre révolution au nord d'Iraq pendant de longues années. Ils nous ont combattu dans la deuxième Qadissya pendant huit ans et nous l'avons emporté sur eux jusqu'à ce qu'ils nous posent l'affaire du Kuwait comme un piège bien tendu dans lequel est tombé le leadership iraqien ; alors ils l'utilisèrent comme le dernier maillon de la chaine de l'invasion avec toute leur haine historique à l'encontre de la Nation et de son noble Iraq. Ils détruisirent et massacrèrent croyant éradiquer le Baath et le peuple d'Iraq pour que l'arène soit libre pour cette alliance tripartite criminelle et perfide afin de se partager les intérêts en Iraq et dans la Nation. Toutefois le digne peuple d'Iraq et ses forces patriotiques, nationalistes et islamiques et en premier lieu le Baath ont infligé une défaite ignominieuse au chef des force du mal : l'impérialisme US, en les expulsant par la grâce de Dieu et par son aide. Les perses safawides seront chassés à leur tour. Quant à mes sentiments patriotiques, nationales et religieux, ils sont ceux de tout iraqien, tout arabe fier et digne, loyal à sa nation et à son peuple.. Ce sentiment s'est exprimé chez moi et chez mes camarades du Baath en une explosion de foi, de détermination inébranlable et d'une révolution impétueuse à l'encontre des envahisseurs. Nous avons ainsi enduré un Jihad épique avec notre Parti et nos forces armées héroïques et toutes les factions patriotiques, nationales et islamiques et pendant neuf ans, et nous avons achevé notre victoire historique sur les Occupants sanguinaires qui ont subi une défaite honteuse sans précédant.

''Bawabat al Ahram'' : Quel est le rôle exact du Baath dans la Résistance, et dans la coordination avec les autres factions de Résistance ?
Izzat Ibrahim al Douri : Le rôle du Baath fût d'avant-garde, héroïque et téméraire. En effet son existence, son action, sa force et son influence n'étaient point nouvelles ou inexpérimentée dans l'arène. Il n'était point surpris par l'Occupation à l'instar d'autres factions mais c'est le prolongement de son État, de son Armée, de ses forces de sécurité patriotiques et des institutions importantes de l’État iraqien, tels les industries militaires et les centres de recherches et du fait que son peuple soit formé politiquement et militairement par le Baath tout au long de 35 ans pour s'apprêter à ce jour et faire face aux forces de l'agression, de la tyrannie et de l'invasion. Ainsi la Résistance du Baath est un prolongement de son combat militaire officiel avec les envahisseurs depuis la glorieuse guerre de Qadissya jusqu'au jour de l'invasion et de l'occupation.

Sous la bannière du Commandement Suprême du Jihad, de la Libération et du Salut National, se sont unies plus de cinquante factions de la Résistance patriotique, nationale et islamique. Quant aux autres factions du Jihad, elles sont elles aussi constituées d'anciens homme du Baath, de soldats de son armée héroïque et des forces de sécurité patriotiques, du savoir-faire de cette grande Armée, ses équipements, ses armes, son expérience, ses connaissances. Toutes ces forces armées se sont inspirées de la grande révolution de juillet. Le Baath en effet est un État fort et développé. Il ne s'est pas effondré comme chutent les états dans les guerres, mais il a fondu dans la société pour mener la marche de la libération avec ses immenses capacités. Les combattants de notre Armée héroïque et les forces de sécurité patriotiques et certains hauts cadres du Parti ont rejoint les différentes factions de la Résistance, dirigeant et planifiant les opérations ; nous les soutenons malgré nos différences politiques, doctrinales et même historiques car ce qui nous unit c'est la libération de l'Iraq qui est notre objectif suprême et le plus noble et est au dessus de tout autre.

''Bawabat al Ahram'' : Quelle est votre position et votre appréciation concernant les célèbres batailles de Oum Qasr, Dhi Qar, ou celles de l'aéroport, quels en sont vos souvenirs ?
Izzat Ibrahim al Douri : Quelle serait notre position par rapport à ces batailles éternelles et quelles en seraient nos appréciations pour toutes les batailles de la révolution ! Nous en sommes une partie fondamentale car nous y avons joué un rôle déterminant. Notre peuple, notre Parti et notre Grande Armée y ont accompli les plus belles des actions héroïques, en y offrant les sacrifices les plus grands, et en y effectuant les victoires les plus chères. Ces batailles resteront ainsi que celles qui les ont précédées dans l'épopée de la deuxième Qadissya, des actes militaires héroïques uniques de la Nation gravées dans l'histoire.. et qui seront étudiées dans les collèges et les académies militaires de la Nation, pour que les générations futures en tirent les leçons nécessaires. En effet les combattants de notre Armée héroïques, ses divisions, ses bataillons et ses régiments y ont réalisé des actes rares d'héroïsme et ont infligé aux envahisseurs de formidables pertes en personnel et équipements. La division combattante et ses bataillons ont incarné à Oum Qasr, avec notre peuple et notre Parti les plus beaux symboles de la Résistance et du sacrifice, ainsi que dans les batailles de Nassirya et en amont à Hindiya et Kifl. Dans ces batailles notre Armée et notre Parti ont offert des sacrifices généreux et un grand nombre de martyrs.

Quant à la bataille de l'aéroport, les combattant de l'armée iraqienne, la Garde républicaine et les fedayins de Saddam ont entrepris les plus héroïques des batailles offrant les plus grands sacrifices.. Toutefois les envahisseurs agresseurs étant pétris d'immondice et de bassesse, et affrontant un tel héroïsme, une telle résistance, un tel sacrifice, et une telle expérience dans le combat et dans la gestion de la bataille, ont eu recours aux bombes nucléaires tactiques qui déciment milieu naturel et êtres humains etplantation. Malgré cela les Moujahidine d'Iraq les ont confronté avec leur foi et leur droit de vivre dans la dignité, infligeant aux troupes ennemies de grave pertes.

Les batailles d'Oum Qasr, Nassirya, de l'aéroport, de Najaf et celles de Qadissya, sont de véritables épopées inscrites dans le livre du Jihad dont les pages continuent à être écrites jusqu'au jour d'aujourd'hui et rayonnent de leur lumière les pays de notre Nation, pour en puiser ressources et leçons de lutte pour réaliser ses objectifs de libération, d'unité, de développement et de construction.

Bawabat al Ahram : Quand la Résistance a-t-elle commencé, quelle en est l'envergure, quelles sont ses plus grande batailles ? A-t-elle réalisé ses objectifs ?
Izzat Ibrahim al Douri : la Résistance et la guerre populaire de libération sont l'identité de la Nation, sa doctrine et sa culture depuis l'ère de la Mission arabe islamique, incarnée et propagée dans les cœurs, par l’Élu de Dieu, le bien-aimé Mahomet (SAW) et ses compagnons bienheureux dans un parcours extraordinaire à travers lequel ils ont libéré la Nation, l'ont unie et ont édifié sa grande civilisation à travers les siècles. C'est la raison pour laquelle, le Jihad pour nous est l'identité du Baath, sa doctrine et sa culture depuis le premier jour de sa naissance le 7 avril 1947. En effet la Résistance fut la réponse historique adéquate du peuple d'Iraq et de ses forces patriotiques, nationales, et islamiques et celle du Baath, car il était le premier concerné et le premier ciblé par l'invasion avant tout autre immédiatement après la fin des combats officiels. Ainsi cette démarche n'a été point affectée par la position négative des régimes officiels arabes. Comme vous le savez le soutien et la profondeur stratégique du peuple d'Iraq et de sa résistance sont la Nation, son peuple et son histoire. La Résistance iraqienne s'est inspirée des valeurs et des principes de cette Mission éternelle initiée par l'imam des Moujahidine, le Bien-aimé prophète(SAW) sur le plan de la foi, en sincérité et des combat offrant les plus grands et des plus chers des sacrifices.

Les Moujahidine du Baath et les différentes factions de cette Résistance unique dans l'histoire, et après avoir offert cent cinquante mille martyrs baathistes et deux millions d'Iraqiens, et se fiant à Dieu le Tout-Puissant, ont réussi à briser les reins des forces de l'invasion et de l'agression, en leur infligeant une défaite sans précédent le 31 décembre de l'an dernier.

Quant à votre question concernant notre point de vue sur le rôle des média arabes et leurs positions par rapport à la Résistance et à la guerre de libération que nous menons, permettez moi de vous dire et à tous les arabes épris de liberté que malheureusement, ce fût une attitude d'abandon et même de conspiration et nombreux organes de presse, chaine TV et journaux officiels appuyaient l'agression et les occupants. Ces mêmes média ont joué un rôle non honorable et néfaste pour encercler la Résistance iraqienne et exercer l'omerta pour escamoter son Jihad et éluder ses triomphes et surtout ceux du Baath et de sa Résistance héroïque, à l'exception de quelques chaines honorables et de certains journalistes arabes militants épris de liberté.

Demain, dans la deuxième et dernière partie de l'entretien avec Izzat Ibrahim al Douri avec « Bawabat al Ahram » : L'administration US a livré l'Iraq à l'Iran, et Bush a reconnu la formidable force qui affronta les US ; les soulèvements arabes n'ont pas atteint le niveau des révolutions profondes et totales.

Traduit par Abu Assur

Lien de l'article à al Ahram : http://gate.ahram.org.eg/News/256717.aspx

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